Le ciel est une jolie tombe remplie de mots
la fleur dans la carafe en train de perdre la tête
l’armoire qui bâille en attendant ma décision
la glace dégoûtée qui recrache mon reflet
le tapis qui m’attrape par le pied à chaque faux-pas
le couloir si long que je l’entends murmurer d’impatience
l’ampoule au plafond qui pleure d’ennui
...
c’est à ce moment que j’ai eu mal
quand les murs m’ont regardée avant de se refermer sur moi
CRRRAC ! Pas d’échappatoire!
ils me contenaient, moi, mes idées, mes livres, mes cahiers,
mes stylos, mes machines...
comme l’enfer contient ses chiens
comme le jardin contient ses fleurs
comme l’oubli contient ses chagrins
...
pourtant le plafond était un ciel brillant de
mots muets, patients, inattendus, inconnus
attendant que je les chante
...
C’est alors que la porte m’a trouvée et m’a priée de sortir
les murs n’ont pas protesté...ils ont reculé
et je suis tombée dans le ciel
...